Canal lombaire étroit



  • Anatomie

La colonne vertébrale (ou rachis) est constituée de vertèbres empilées. Les vertèbres sont articulés entre-elles par les disques situés entre les plateaux vertébraux et par les articulations postérieures. Le canal rachidien central, qui contient la moelle épinière, passe au milieu du rachis. Celle-ci se termine le plus souvent au niveau de la 1ere (L1) ou e la 2e vertèbre (L2).

En dessous, le canal ne contient qu'un ensemble de fibres nerveuses, appelé "queue de cheval". Ces fibres nerveuses quittent le canal rachidien sous forme de "racines", par des orifices situés entre 2 vertèbres, sur les côtés des disques intervertébraux, appelées foraines ou trous de conjugaison. Un disque intervertébral normal est une structure/forme aplatie qui unie les 2 vertèbres et joue un rôle d'amortisseur. Il se compose d'un noyau central gélatineux et d'un anneau périphérique fibreux.

  • Origine du canal lombaire étroit

Le canal lombaire étroit devient symptomatique lorsqu'il n'y a pas suffisamment de place pour le passage des nerfs dans la colonne vertébrale. Il s'agit donc d'une anomalie de rapport contenu/contenant. Le contenant est constitué par les nerfs traversant la colonne lombaire (queue de cheval et racines nerveuses). Le contenant est constitué par le canal rachidien central limité notamment par les disques intervertébraux en avant et les articulations postérieures en arrière.

Certaines personnes présentent des anomalies de la croissance des vertèbres qui sont à l'origine d'une étroitesse constitutionnelle du canal lombaire.

Le rétrécissement du canal lombaire est le plus souvent la conséquence de l'arthrose (usure des articulations) qui entraine des déformations des plateaux vertébraux (ostéophytes, ou "bec de perroquet"), des bombement discaux et l'augmentation des volumes des articulations postérieures.

L'arthrose est un processus dégénératif très fréquent après 50 ans, qui peut même être considéré comme normal lorsqu'il est modéré et concordant avec le vieillissement physiologique. Pour des raisons d'ordre génétique et environnementales, certaines personnes y sont plus exposées et pourront développer des formes compliquées.

  • Symptômes

Lorsqu'il n'y a plus suffisamment de place pour que les nerfs fonctionnes correctement, les symptômes apparaissent. Il s'agit le plus souvent de sciatiques, lombo-sciatiques, cruralgies ou lombo-cruralgies mais également des fourmillements, des troubles sensitifs ou de fatigabilité à la marche.

Dans les formes les plus graves, il peut y avoir une faiblesse importante d'un ou plusieurs groupes musculaires ou des troubles sphinctériens (difficulté à uriner ou troubles de l'érection) mais cela est exceptionnel.

Dans les formes typiques d'installation progressives, les patient décrivent des douleurs lombaires irradiant aux fesses, à la face postérieure des cuisses et des mollets, apparaissant en position debout et disparaissant en position assise. Les patients développent des difficultés importantes à la marche en raison des douleurs qu'ils soulagent partiellement en se penchant en avant. Ces douleurs disparaissent rapidement en s'asseyant, ce qui permet de marcher par étapes.

  • Examens complémentaires

Le diagnostique radiologique repose sur la réalisation d'une IRM lombaire.

La radiographie simple permet de rechercher une instabilité inter-vertébrale (spondylolisthésis) ou une scoliose qu'il faudrait prendre en compte dans le traitement.

Le scanner peut apporter des informations complémentaires sur les structures osseuses.

La myélographie et le myélo-scanner ont un intérêt chez les patient présentant une contre-indication à l'IRM ou dans certains cas douteux.

L'electromyogramme permet surtout d'éliminer d'autres diagnostiques ou de rechercher des pathologies nerveuses associées pouvant interférer avec la prise en charge du canal lombaire étroit.

  • Evolution et traitement médical

En l'absence de signes de gravité (troubles moteurs ou sphinctériens) un traitement médical de plusieurs semaines doit toujours être tenté. Si le retentissement sur la vie quotidienne reste important, une intervention chirurgicale peut-être proposée.

  • Traitement chirurgical

Il consiste à réaliser un élargissement du canal rachidien pour libérer les nerfs (intervention de recalibrage). Il peut parfois être nécessaire d'y associer une stabilisation des vertèbres entre-elles (intervention d'arthrodèse)

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